L’essentiel sur les douleurs dorsales et leur traitement
Les habitudes de vie actuelles constituent un nid à la recrudescence du problème de mal de dos qui pourtant, n’a véritablement pas le statut de maladie. Il s’agit davantage d’un symptôme qui a plusieurs causes. Entre les douleurs dorsales chroniques et aigües ou encore celles d’origine mécaniques ou inflammatoires, il est facile de s’y perdre quand on ne s’y connaît pas assez sur la question. Trouvez donc toutes les informations utiles pour mieux cerner le problème de douleurs de dos.
Mal de dos : de quoi s’agit-il ?
Le mal de dos, comme vous l’auriez compris, est un problème de santé très répandue. Pour comprendre ce que c’est, retenez qu’il s’agit de douleurs ressenties de diverses façons et localiser à un endroit très précis du dos. En cela, on peut affirmer qu’il n’existe pas qu’un mal de dos. En fonction de la zone du dos touchée, les douleurs du dos peuvent énormément varier.
Rachialgie ou l’ensemble des douleurs dorsales
Le terme médical utilisé par les professionnels pour désigner l’ensemble des douleurs du dos est la rachialgie. On parle donc de rachialgie lorsque les douleurs sont localisées au niveau du rachis dans son ensemble.
Si le rachis complet n’est autre que le nom scientifique de la colonne vertébrale, vous devez savoir que cette terminologie englobe 3 parties bien distinctes, à savoir :
- le rachis lombaire, qu’on situe dans le bas du dos et qui se compose de 5 vertèbres lombaires, dont les deux premières, l’axis et l’atlas, constituent le rachis lombaire supérieur ;
- le rachis dorsal, qui n’est autre que la partie la plus longue de la colonne vertébrale avec au total 12 vertèbres thoraciques ou dorsales sur lesquelles les côtes sont articulées ;
- le rachis cervical, composé de 7 vertèbres cervicales, qui va de la base du crâne au bas du cou.
En tout, le rachis complet se compose donc de 24 vertèbres si on exclut les 4 vertèbres coccygiennes soudées et les 5 vertèbres sacrées soudées. C’est donc en fonction du rachis touché par la douleur que le type de mal de dos ainsi que sa cause sont identifiés.
Les différents types de mal de dos
Au regard de ce qui précède, il n’existe donc pas un mal de dos, mais 3 en fonction de la zone du dos affectée. Selon donc le positionnement de la douleur, on parle de :
- lombalgie, lorsque la douleur est localisée dans les vertèbres lombaires, située dans le bas du dos. C’est de loin le mal de dos le plus courant ;
- dorsalgie, lorsque la douleur touche les vertèbres dorsales dans le milieu du dos ;
- cervicalgie, lorsque la douleur affecte les vertèbres cervicales, située à la base du crâne.
Quelles sont les causes des douleurs dorsales ?
La propension du mal de dos reste aujourd’hui très alarmante au point où ce problème sanitaire tend à se généraliser. Plusieurs études estiment entre 80 et 90% le nombre de personnes ayant souffert au moins une fois dans leur vie de mal de dos, en l’occurrence de lombalgie. 22 à 65% des douleurs au dos sont des lombalgies tandis que la cervicalgie est la plus rare.
La généralisation de ce problème de santé publique assez invalidant est encouragée par plusieurs facteurs, généralement communs. Dans des cas rares, le mal de dos peut être provoqué par une maladie.
Les causes communes
On estime entre 90 et 95% les douleurs de dos ayant une cause commune. Autrement dit, il est rare qu’une maladie sous-jacente en soit la cause. Ces causes communes tirent généralement leur source d’un mode de vie de plus en plus sédentaire, et de manière globale, les mauvaises habitudes de vie. Dans cette catégorie se trouvent donc :
- les traumatismes : entorses, fractures vertébrales, chocs ;
- les gestes répétés : les vibrations, la manutention, les travaux manuels.
Dans chacun des deux cas, le mal de dos survient lorsque des lésions apparaissent au niveau des disques intervertébraux, provoquant ainsi une usure du cartilage des articulations.
Les maladies
Seulement 5 à 10% des douleurs de dos sont provoquées par une maladie. La plus courante est une arthrose cervicale responsable des cervicalgies. Cependant, un mal de dos peut aussi être provoqué par :
- une infection (spondylarthrite ankylosante ou spondylodiscite) ;
- un cancer(lymphome) ;
- une tumeur osseuse primaire (métastase) ;
- une tumeur intrarachidienne (neurinome ou méningiome) ;
- une malformation du rachis;
- un problème digestif (pancréatite, ulcère duodénal ou gastrique, cancer du pancréas, de l’estomac ou de l’œsophage) ; une maladie cardio-vasculaire (dissection ou anévrisme de l’aorte, infarctus).
Alors que la lombalgie provoquée par une maladie est ordinairement le fait d’un trouble digestif, rénal, vasculaire ou gynécologique, la dorsalgie elle est très souvent provoquée par un trouble viscéral. Dans le cas d’un mal de dos provoqué par une maladie, un examen d’imagerie, notamment le scanner, la radiographie ou l’IRM peut s’avérer nécessaire.
Quels sont les personnes à risques et les facteurs de risques ?
Même si théoriquement, un mal de dos est susceptible de toucher n’importe qui, certaines personnes sont plus exposées que d’autres. De la même manière, outre les causes susmentionnées, vous devez savoir que certains facteurs à risque prédisposent à cette affection.
Les personnes à risque
Au titre des personnes ayant une plus grande prédisposition, on compte :
- les femmes enceintes chez qui le mal de dos est symptomatique ;
- les personnes en surpoids ou en situation d’obésité en raison de la pression exercée par la surcharge pondérale ;
- les personnes exerçant un métier qui les oblige à faire des gestes répétitifs qui sollicitent leur dos ou à porter des charges lourdes ;
- les personnes qui ne pratiquent pas d’activité sportive régulière ou qui n’en pratiquent pas du tout ;
- les personnes qui adoptent de mauvaises postures ou exercent un métier les obligeant à adopter une posture inconfortable.
Les facteurs de risque
Un facteur de risque peut être un comportement ou un événement qui fera évoluer le mal de dos et le rendra persistant. Comme facteurs de risque, retenez :
- l’absence d’activité physique ;
- l’anxiété, le stress ou la dépression ;
- l’insatisfaction professionnelle ;
- l’adoption prolongée d’une posture inconfortable ;
- l’utilisation de mobilier inadapté ;
Quels sont les symptômes d’un mal de dos ?
La manifestation des symptômes est tributaire du type de douleur dorsale dont vous souffrez. Ainsi, en cas de lombalgie, vous ressentirez la douleur dans les lombaires. S’il s’agit plutôt d’une dorsalgie, la douleur se fera ressentir tout le long de la colonne vertébrale. Dans le cas d’une cervicalgie, elle touchera soit le haut ou le bas du cou ou les deux à la fois.
Pour ce qui est de l’intensité de la douleur, elle n’est en général pas proportionnelle au type de mal de dos dont vous souffrez. Selon que la douleur naît d’un problème mécanique ou d’une inflammation, elle peut être :
- lancinante ou vive ;
- diffuse ou localisée ;
- fluctuante ou constante.
Par contre, certains symptômes doivent absolument vous alerter et constituer des causes de consultation immédiate. C’est souvent le cas lorsqu’il s’agit d’un mal de dos provoqué par une maladie sous-jacente. Il faudra consulter si :
- la douleur survient surtout la nuit;
- la douleur est accompagnée de fièvre ;
- la douleur est associée à des douleurs dans le thorax;
- la douleur est accompagnée de signes neurologiques (troubles sensitifs, paralysie, sensation d’anesthésie dans une ou plusieurs parties du corps ;
- la douleur s’aggrave progressivement et que le repos ne suffit pas à la soulager ;
- La douleur irradie l’une de vos cuisses (hernie discale, cruralgie ou sciatique) ;
- la douleur altère votre état général ou s’accompagne d’une perte de poids inexplicable.
Comment prévenir et traiter un mal de dos ?
Comme c’est le cas pour la plupart des affections, il est tout à fait possible de prévenir le mal de dos par certains gestes simples du quotidien. Malheureusement, ceux-ci ne sont plus efficaces une fois que le mal est installé. Lorsque cela arrive, il est aussi important de savoir comment venir à bout de la douleur, quelle qu’en soit la cause.
La prévention
En raison de la pluralité des douleurs dorsales et des causes, ce n’est pas très évident de donner des conseils généraux. En général, il sera plus facile de prévenir un mal de dos sans maladie sous-jacente parce qu’il est plus le fait d’une mauvaise hygiène de vie. De façon générique, vous devez :
- limiter le repos prolongé au lit ;
- avoir une activité physique régulière ;
- inclure dans votre routine sportive des activités qui permettent de détendre votre dos ;
- adopter une bonne posture assise qui favorise l’alignement de vos vertèbres (genoux pliés, dos droit et non courbé);
- Éviter de lever les charges lourdes, les tirer ou les pousser plutôt ;
- ajuster convenablement votre poste de travail lorsque vous travaillez devant un ordinateur par exemple.
Les traitements
Vous devez savoir qu’en termes de traitement du mal de dos, on compte le traitement non pharmacologique d’une part et les médicaments d’autre part. Dans les cas extrêmes, un traitement chirurgical peut devenir indispensable.
Le traitement non pharmacologique
Le traitement non pharmacologique du mal de dos est surtout recommandé si le problème n’est pas le fait d’une maladie. C’est aussi la solution idéale lorsque la douleur est encore à un stade peu avancé (douleur aigüe).
En général, adopter une meilleure hygiène lombaire, dorsale ou cervicale suffit à faire disparaître la douleur. Adopter une bonne posture permet aussi à votre dos de surmonter la douleur qui disparaît au bout de quelques jours.
Contrairement à la pensée populaire, rester au lit, lorsqu’on a mal au dos, n’est pas recommandé, sauf en cas de douleur aigüe. En effet, l’allongement prolongé a tendance à aggraver la douleur parce qu’il accroît la raideur et diminue la force des muscles.
Plusieurs exercices et manipulations physiques peuvent être commandés dans le traitement du mal de dos. Il s’agit notamment de :
- la massothérapie ;
- l’ostéopathie ;
- la kinésithérapie.
Chacun de ces traitements soulage les douleurs dorsales qui persistent pendant plus de 15 jours. Toutes les techniques utilisées (massage abdominal ou paravertébral, stimulation électrique, chaleur…) ont pour but d’induire un relâchement des muscles, une amélioration de la posture et la prévention d’un éventuel retour de la douleur.
Moins courante, la psychothérapie est également alternative non médicamenteuse au traitement du mal de dos. Elle prône la maîtrise des facteurs cognitifs de risque (stress, dépression, anxiété) pouvant induire ou aggraver la douleur.
Le traitement pharmacologique
Lorsque le traitement non pharmacologique ne marche pas ou que la douleur devient chronique, alors la prise de médicaments peut très vite devenir indispensable. C’est également le cas dans le cas d’un mal de dos provoqué par une maladie, même à un stade aigu.
Lorsque la douleur est encore à stade aigu, vous pouvez vous permettre de prendre :
- un antalgique, comme le paracétamol, à raison de 1 comprimé de 1g, 3 à 4 fois par jour au maximum ;
- un antalgique plus puissant comme la codéine, la dihydrocodéine ou le tramadol ;
- un anti-inflammatoire en cas de mal de dos associé à une inflammation ;
- un myorelaxant tel que la benzodiazépine en cas de douleur liée à une contracture musculaire.
Lorsque la douleur atteint un stade chronique, c’est-à-dire qu’elle persiste pendant plus de 12 semaines, il est recommandé de consulter un médecin. Il vous prescrira alors un traitement de fonds avec des antalgiques.
Certaines maux de dos chroniques peuvent aussi nécessiter des infiltrations péridurales de corticoïdes, en l’occurrence lorsque la cause de la douleur est une cruralgie ou une sciatique.
Si la douleur est due à une lombalgie chronique, tout en étant associée à un trouble dépressif, votre médecin peut aussi vous prescrire des antidépresseurs tricycliques.
Le traitement chirurgical
Lorsqu’un mal de dos exige une intervention chirurgicale, c’est généralement qu’il est provoqué par une sciatique ou une cruralgie. Cette solution est aussi préconisée lorsque le mal de dos est provoqué par une malformation ou une anomalie. Quoi qu’il en soit, seul votre médecin traitant pourra décider de la nécessité d’une telle intervention.
Que retenir ?
Que le mal de dos soit une dorsalgie, une lombalgie ou une cervicalgie, il a très souvent une cause ou plusieurs causes communes. S’il a pour cause une maladie, la probabilité reste tout de même très faible. Fort heureusement, quelle qu’en soit la cause, un mal de dos peut être prévenu et traitement efficacement suivant le traitement que votre médecin juge opportun.